« Nous n'avons jamais été trop embêtés par les mouches mais il y en a toujours un peu dans les élevages. Auparavant, nous utilisions juste un désinsectiseur électrique », souligne Fabrice Guillevin associé avec sa ferme Christelle à Kervignac. Leurs deux sites de production en poules pondeuses bio sont situés à proximité de lotissements.
UTILISATION DES INSECTES AUXILIAIRES
Témoignage d'éleveurs en poules pondeuses
Lutte biologique Acariens prédateurs des œufs et larves de mouches, mini-guêpes s'attaquant aux pupes…Plusieurs solutions de lutte biologique sont utilisées par Fabrice et Christelle Guillevin, aviculteurs à Kervignac (56).
« Nous ne voulons pas occasionner de gênes pour les voisins ou avoir des plaintes... ». Depuis 5 ans, pour réguler les populations de mouches, ils utilisent des solutions de lutte biologique mises au point par la société Bestico et produites au Pays-Bas. « Aujourd'hui, nous n'avons quasiment plus de mouches », apprécient-ils.
Intervenir au bon stade
« Les prédateurs constituent une solution opérationnelle pour les éleveurs en agriculture biologique ou qui souhaitent se passer d’insecticides. Il faut par contre intervenir précocement et suivre un protocole », souligne Olivier Le Bars, responsable aviculture chez Synthèse élevage, fabricant de solutions alternatives biologique et conventionnelles pour l'élevage et revendeur des produits Bestico.
« Nous conseillons aux agriculteurs d'être vigilants sur la présence de larves et pupes dès mars ou toute l'année dans les bâtiments chauffés… »,conseille Joris Leroux, technico-commercial Bestico.
Généralement, Fabrice Guillevin commence à réaliser les lâchers de prédateurs à partir de mai, sur les zones de reproduction des mouches, surtout aux abords des murs et sous les mangeoires et abreuvoirs.
« La première fois, je répands des acariens et des mini-guêpes. Ensuite, je remets des mini-guêpes 15 jours après puis encore 15 jours après. Puis j'en répands tous les mois jusqu'en octobre - novembre », précise l'éleveur. « En cas de démarrage tardif, il est conseillé de réaliser trois lâchers de mini-guêpes toutes les deux semaines puis de revenir à un lâcher par mois », explique Joris Leroux.
L'éleveur alterne entre les produits Biopar et Biowasp. Le 1er contient une espèce de mini-guêpes qui perforent les pupes pour y pondre leurs œufs. Se nourrissant de la mouche, les larves issues de ces œufs deviennent adultes en 17 à 22 jours, prêtes à parasiter d’autres pupes de mouches. Le produit Biowasp combine deux autres espèces de mini-guêpes parasitoïdes. « Le cumul des trois espèces permet de maximiser leur prospection. Ces mini-guêpes ne mesurent que quelques millimètres. Elles sont inoffensives pour l'humain et les animaux et ne parasitent que les mouches, agissant sur les espèces communes en élevage. »
Pour les acariens, c'est le produit Biomite qui est utilisé composé de l'espèce Macrocheles robustulus.
Le suivi du protocole est assez simple aux yeux de l'éleveur. « Je reçois les prédateurs par colis réfrigérés. Je les lâche le plus tôt possible », précise-t-il.
« Ils peuvent attendre une journée dans leur conditionnement mais doivent être stockés à l'ombre », informe Joris Leroux.
Fabrice et Christelle Guillevin utilisent une autre solution contre les poux rouges parfois présents dans l'élevage. Deux espèces d'acariens prédateurs sont placés dans les nids et à proximité. « L'un, Androlis, s'attaque plutôt au stade jeune des poux. Il est plus mobile que le Taurrus qui est un bon défenseur de son territoire contre les poux adultes. » Deux applications minimum à 1 mois d'intervalle sont à prévoir.